A l’heure où j’écris certains athlètes réalisent des exploits bien plus importants que celui que je vais vous narrer.
Mon exploit est d’avoir terminer un triathlon taille S. Bien modeste comme vous pouvez le constater. Je ne fais pas dans les grandes tailles mais à mon niveau c’est une prouesse.
Quand j’entendais parler du triathlon lorsque j’étais enfant cela me semblait réserver à une élite de sportifs. J’en rêvais au même titre que le marathon (qu’il faudra que je vous raconte aussi !). J’ai encore en tête une citation que je ne saurais vous retranscrire à l’identique mais elle disait quelque chose comme : le football c’est pour les gamins, la course à pied pour les hommes et le triathlon pour les héros ou les Dieux. C’est bien vrai. Je ne veux pas dire que je suis un héros ou un Dieu, loin de là, mais pour réaliser cet effort il faut être un sacré sportif. Sur le papier nous avons tout de même des sports qui combinent à la fois endurance et vitesse.
Mais reprenons depuis le début. Il est 13h30 et j’arrive sur les lieux. A ce moment précis je réalise ce que je m’apprête à faire surtout quand je vois les équipements des autres concurrents. Mon vélo fait figure d’un ancêtre à coté des cadres profilés, prolongateurs et autres roues lenticulaires. Mais ceci est un détail, je ne suis pas là pour taquiner les favoris. J’ai confiance en ma monture, je sais qu’il me portera au bout des 20km. Mon principal souci ne se situe pas sur cette discipline mais plutôt du coté de la natation. Cela fait une semaine que je stresse pour cette partie et maintenant que je suis devant le fait accompli j’ai vraiment peur. Je suis loin du confort du bassin de 25m de ma piscine habituelle. Elle est loin la bouée où nous devons effectuer le demi tour qui nous ramènera sur la plage de départ et au bout des 750m de l’épreuve. Il n’y a plus de bord pour s’accrocher, il va falloir nager sans arrêt.
J’ai enfilé ma combinaison dans laquelle je me liquéfie intégralement (il fait chaud ce dimanche), je suis sur le sable, les minutes défilent en même temps que mes pulsations cardiaques. Les concurrents se mettent à applaudir (tradition triathlonienne ?), le compte à rebours est lancé, à peine le temps de prendre une grande bouffée d’air frais que je me jette dans l’eau en même temps que les (à peu près) 180 participants. Je suis très impressionnée, ça remue pas mal, ça bouscule pas mal. Dès les premières secondes je repère les organisateurs en kayak en me disant que je vais bientôt faire appel à eux. J’essaye tant bien que mal quelques mouvements de crawl, de brasse coulée et je me retrouve bien vite en brasse tout court version vacances au Cap d’Agde car j’arrive à peine à trouver mon souffle. Je veux finir ce triathlon alors je décide de prendre mon temps et de laisser passer tous les concurrents. C’est seulement le virage du retour abordé que je retrouve mes esprits, de la liberté de mouvement et de l’air pour entamer les 300 mètres restants. Je mets le cap droit devant et je peux enfin nager une brasse coulée convenable (j’ai oublié le crawl préférant ne pas gaspiller mon énergie). A l’approche de la plage, je suis rassuré, c’est à partir de maintenant que je vais pouvoir profiter. Je n’ai finalement pas laisser trop de forces car j’ai su être raisonnable sur la nage à adopter.
La transition c’est une pratique nouvelle pour moi alors je ne me mets aucune pression et je me change sans me précipiter ce qui me permet de souffler et me lancer sur l’épreuve de vélo en toute sérénité. Les premiers mètres sont consacrés au ravitaillement, je prends le temps de boire et je me familiarise avec l’épreuve et la présence d’autres cyclistes (toutes mes sorties du week-end sont en solo). Le parcours est une boucle de 5km à enchainer quatre fois. Le parcours est très roulant avec une seule petite montée, l’occasion de relancer. Une fois atteint mon rythme de croisière je me retrouve dans la roue d’un concurrent dont la façon de rouler me convient parfaitement. Le drafting étant autorisé il va donc devenir mon coéquipier. Cela me permet d’avoir la cadence que je m’étais fixé (entre 30 et 32km/h). Cet exercice est vraiment agréable et cela fait plaisir de se frotter à d’autres personnes (sauf les leaders qui me mettent tour sur tour et vent sur vent). Cela me permet de réaliser également que je suis vraiment un mauvais rouleur et qu’il ne faut pas négliger cette discipline !
Les quatre tours terminés, j’arrive sur l’aire de transition et j’aperçois mes baskets de running. A ce moment précis je me sens bien, c’est la dernière épreuve et c’est mon élément. J’ai encore du jus, il n’y a que deux tours et 5km au total, il va falloir envoyer. C’est ce que je fais plutôt bien, j’arrive à tenir les 4’30 au kilo. Cela me permet de rattraper un bon paquet de concurrents (c’est dire le retard que j’avais quand on voit mon classement final). Mais surtout c’est bon de pouvoir se sentir à l’aise sur sa discipline !
Je clôture ce premier triathlon en 1h20. Je suis plus que satisfait car d’après mes calculs je me voyais plus près des 2h. Je l’ai fait, même si ce n’est qu’un modeste taille S, j’ai dépassé mes craintes sur l’épreuve de natation. Je me sens prêt à aller plus loin en réalisant le vrai triathlon, le M ou l’olympique suivant comment on veut l’appeler car les distances supplémentaires ne me font plus peur. Vivement l’année prochaine !
Super récit. J’ai ressenti les mêmes sensations à mon premier triathlon. Mélange de crainte, respect des aînés, volonté d’être un Dieu ou au moins un héros et au final, fierté.
D’habitude, je suis simplement content, mais là, comme à mon premier marathon, j’étais fier.
Depuis, c’est au moins deux ou trois par an. Courte distance ou distance olympique.
Demain, j’y retourne et j’emmène Cédrik mon ami de toutes les courses et trailstore team member et un autre copain qui le feront pour la première fois.
T’es un héros, bravo.
Merci Eric, content que tu te retrouves dans ce récit ! Jespère que Cédrik aura apprécié et profité de son premier triathlon !! Il faut qu’il raconte !! Et vive la team trailstore !!