Je me devais d’écrire un récit de ce marathon de La Rochelle parce que cela va rester un très beau souvenir sportif. Pourtant cela aurait pu être le pire au vu de ma préparation ou plutôt ma non préparation : un mois de septembre vierge et des mois d’octobre et de novembre légers comparés aux six premiers mois de l’année.
Mais il était écrit que ce week-end devait être beau à l’image de la météo. Plein soleil sur La Rochelle. Des conditions idéales pour profiter d’un parcours plutôt roulant. Ce week-end était surtout réussi car j’étais en bonne compagnie. Prévu de longue date ce marathon était l’occasion de partager un moment de sport entre cousins. Et c’est dans ces moments de fraternité que le sport est encore plus beau et fort.
Alors il est vrai qu’Aymeric n’a pas eu droit à sa bière pré-course mais il est arrivé au bout de son premier marathon avec la manière, en passant par-dessus les murs qui se présentaient à lui. Son chrono : 3h47. Je dis chapeau bas l’artiste.
Et puis il y a les deux fusées du clan : Romain, mon champion préféré. Il ne cesse de faire sauter ses records et cette fois-ci, il lui a mis une claque : 3h09. Je courbe l’échine pour lui faire part de toute mon admiration. Et puis il y a le petit jeune, l’insolent, celui qui a encore du lait au bord des lèvres : Clément. Un an de course à pied dans les pattes, une Saintélyon en relais, une course dans la neige (quelle idée !) et un premier marathon à Paris. Le CV est léger mais à La Rochelle il a mis tout le monde d’accord : 3h08. Trou du cul !
Et puis il y a moi et mes 3h27. Nouveau record à la clé ! Inespéré et tellement apprécié du coup. Mon deuxième marathon et je fais mieux que le premier qui m’avait déjà offert un joli chrono. Mais à la différence de celui-ci, le marathon de La Rochelle s’est parfaitement déroulé. Je ne pouvais rêver un meilleur scénario car j’avais un souhait pour cette nouvelle expérience: ne pas souffrir. Ce fut le cas. Je me suis lancé au coup de feu sans vraiment savoir sur quelle allure partir alors je me suis laissé porter, tirer par le meneur d’allure 3h30 (sas que j’avais choisi il y a quelques mois en espérant une bonne préparation). Je fais un premier semi à la sensation en essayant de caler mon allure, d’être le plus régulier possible. Je suis entre 4’50 et 5′ au kilo. Le meneur d’allure a choisi d’être plus rapide sur cette première boucle.
Une fois la ligne du semi franchie et un premier contrat rempli, je sais que la course démarre à ce moment là, qu’il faut tenir cette allure jusqu’au bout pour espérer 3h30. Et puis si ça ne tient pas et bien tant pis, j’accrocherai les 4h, ce qui est déjà un bon chrono sans la préparation. Les trois kilomètres qui suivent le semi sont durs. Mentalement je crains déjà les 35km, la barre où j’ai craqué lors de mon premier marathon. Mais au 24ème kilomètre, une énergie nouvelle m’envahit. J’ai l’impression qu’une nouvelle course commence. Je rattrape le meneur d’allure que j’ai toujours eu en ligne de mire sans jamais le dépasser. Il ralentit un poil son allure et se cale sur 5′ au kilo je pense. Mais moi je continue à descendre un peu et creuse l’écart assez vite. Le moral est au beau fixe comme la météo. Le cœur ronronne, les jambes tirent un peu mais elles sont prêtes à me rendre service. Les kilomètres passent, les gels au goût cola s’enchainent et je me sens transcendé, ça sent bon le chrono. Je pense à la famille, à l’exploit sportif que je peux me prouver, à Runstore pour qui j’ai envie de mouiller le maillot et à l’équipe qu’il y a derrière. Je ne suis pas un champion mais je peux me surpasser de la même manière. Le 40ème kilomètre est derrière moi, il reste 2 km, je suis sous les 3h30, c’est cadeau ! Je profite des derniers mètres, du tapis bleu, de la ligne d’arrivée. Je l’ai fait !
Ce marathon aura une saveur particulière. Voilà un port où je jetterai l’encre une nouvelle fois avec plaisir. Merci Runstore pour la confiance et les encouragements, merci les cousins car c’était important de partager ce moment là !